No Country for Old Men c'est l'histoire d'Ed Tom (qui n'est pas le cousin de Ed Banger soit dit en passant). Ed Tom c'est un fils de fils de policier qui est policier, mais un policier qui a plus de classe que les nôtres à nous. Déjà parce qu'il a joué dans Men In Black, et puis aussi parce qu'il monte à cheval avec un uniforme beige et une étoile comme les shérifs de Lucky Luke. Non, en vrai, Ed Tom, il rigole pas, pas souvent.
J'sais pas si on peut dire que c'est de l'ennui, ou de la lassitude, non, c'est plus, de l'incompréhension. Tom il est paumé, alors il observe, parle peu, et quand il le fait, c'est avec une certaine distance envers ses camarades. Il est comme ça Tommy, il est plus sûr de rien, alors il doute, il doute des gens, des gens d'aujourd'hui, des raisons qui les poussent à agir, des bêtises de leur discours. C'est juste un brave gars, qui a vu tellement de choses qu'il sait plus où il en est devant tant de folie. On pourrait croire qu'il a rien compris, Tom, et que c'est pour ça qu'il se tait. Que neni, Tom, s'il la ferme si souvent, c'est parce qu'il a trop compris les insignifiances que les gens disaient à longueur de journée, alors il essaye lui, de pas en rajouter. Il économise ses mots.
C'est un peu ça qui est touchant, dans No Country, on parle pas beaucoup. Et quand on parle, c'est souvent pour dire des âneries, et Javier Bardem il aime pas, quand on dit des âneries. Alors voilà, se taire devient la règle essentielle, arrêter de vouloir avoir raison, de vouloir se prouver dieusaitquoi et le prouver aux autres. Ce qui en devient criant c'est à quel point quand les gens parlent, ils se parlent à eux-mêmes. Quand on se tait, même un tout petit instant, on peut enfin écouter l'autre, et le comprendre, ou du moins, essayer.
Nous voilà en face d'une bande de lascars qui ne comprennent pas grand chose de ce qui leur arrive, alors ils écoutent, avancent, mais c'est sans grand intérêt. Il faut accepter à un moment, que l'on ne puisse pas tout maîtriser, et que rien ne sert de courir.