mercredi

L'on pourrait discourir ; trouver une quelconque valeur, une vague intention. Un refus de la mise au point, une cécité volontaire face à la réalité. L'on pourrait y dénicher une forme de beauté, au sens kantien. Une forme de bonheur désintéressé.
En fin de compte, cela m'apparaît juste comme joli, moteur d'une simple joie, éphémère et dissoute.
La beauté et le bonheur comme altérité de la joie et du jolie ?
Aujourd'hui, personne n'a reconnu Gonzales dans la pub pour l'iPad, personne n'a rit à mes non-blagues, beaucoup n'avaient pas lu 1984, encore plus n'avaient jamais réfléchi au-delà du fait que "Apple ils utilisent vachement la notoriété de George Orwell dans leur pub", certains étaient quand même rigolos.
Aujourd'hui j'ai voulu arracher la langue de la moitié de mes camarades de classe, l'autre moitié, c'était les yeux.

lundi

Ce n'est pas tellement ce qui nous arrive qui est important, décisif. C'est la manière dont on le perçoit.
Parfois, l'autre, en face de nous, se rapproche de nos sentiments, à sa manière, perçoit les phénomènes d'une manière infimement plus proche de la notre.
Mais cela reste une pâle copie, une analogie.
Au final, chacun reste bloqué dans ses sentiments, dans sa perception, dans l'image qu'il se fait du monde.
C'est ce petit jeu de miroirs, de devinettes, d'incompréhension et de faux-semblant que l'on joue tous les jours.
L'accepter, c'est accepter que tout ça n'a aucun sens, et que l'on baigne dans le néant.
À chacun d'en faire ce qu'il peut.

samedi

The Void

Il n'y a pas de grande vérité à trouver. À la limite, des grandes questions à soulever.
Pour le reste, il suffit de croire et de vouloir.





mardi


Vous n'êtes que le résultat médiocre et hasardeux d'un enchainement de choix dont vous ne saisissez qu'une infime portion, et moi encore d'avantage.

mercredi

L.F.DESTOUCHES

"On est parti dans la vie avec les conseils des parents. Ils n'ont pas tenu devant l'existence. On est tombés dans les salades qu'étaient plus affreuses l'une que l'autre. On est sorti comme on a pu de ces conflagrations funestes,  plutôt de traviole, tout crabe baveux, à reculons, pattes en moins. On s'est bien marrés quelque fois, faut être juste,  même avec la merde, mais toujours en proie d'inquiétude que les vacheries recommenceraient ... Et toujours elles ont recommencé ... Rappelons-nous ! On parle souvent des illusions qu'elles perdent la jeunesse.  On l'a perdu sans illusions la jeunesse !... Encore des histoires !..."


Ferdinand il aime Marianne, qui n'aime personne. Alors du coup, il s'en va, avec elle, sous sa belle lumière rouge, lumière chaude. Il y voit rien le bougre, il voit pas le sang, la haine et la mort. Il voit rien, Ferdinand, parce qu'il est perdu dans ses idées. Et puis il devient Pierrot, Pierrot le fou, celui que Marianne aime, aime bien. Il se trouve perdu, entre lui et lui. Entre le bleu et le rouge, entre la réalité et la beauté.Alors forcément, quand on se joue de lui, il rigole pas trop, Pierrot, il tire partout, sans réfléchir, sur Marianne, sur son ami, sur lui-même. Quand il a fini, il appel une dernière fois la vraie vie, toute tristoune, toute fade, et il décide de faire sauter sa petite tête bleue, pour rejoindre ce qu'il croit être l'éternité. Il n'y avait finalement pas assez de beauté dans ce petit corps tout rouge, pour survivre sur cette Terre toute bleue.
       

Et je m'suis réveillé .. .

No Country for Old Men c'est l'histoire d'Ed Tom (qui n'est pas le cousin de Ed Banger soit dit en passant). Ed Tom c'est un fils de fils de policier qui est policier, mais un policier qui a plus de classe que les nôtres à nous. Déjà parce qu'il a joué dans Men In Black, et puis aussi parce qu'il monte à cheval avec un uniforme beige et une étoile comme les shérifs de Lucky Luke. Non, en vrai, Ed Tom, il rigole pas, pas souvent.
J'sais pas si on peut dire que c'est de l'ennui, ou de la lassitude, non, c'est plus, de l'incompréhension. Tom il est paumé, alors il observe, parle peu, et quand il le fait, c'est avec une certaine distance envers ses camarades. Il est comme ça Tommy, il est plus sûr de rien, alors il doute, il doute des gens, des gens d'aujourd'hui, des raisons qui les poussent à agir, des bêtises de leur discours. C'est juste un brave gars, qui a vu tellement de choses qu'il sait plus où il en est devant tant de folie. On pourrait croire qu'il a rien compris, Tom, et que c'est pour ça qu'il se tait. Que neni, Tom, s'il la ferme si souvent, c'est parce qu'il a trop compris les insignifiances que les gens disaient à longueur de journée, alors il essaye lui, de pas en rajouter. Il économise ses mots.

C'est un peu ça qui est touchant, dans No Country, on parle pas beaucoup. Et quand on parle, c'est souvent pour dire des âneries, et Javier Bardem il aime pas, quand on dit des âneries. Alors voilà, se taire devient la règle essentielle, arrêter de vouloir avoir raison, de vouloir se prouver dieusaitquoi et le prouver aux autres. Ce qui en devient criant c'est à quel point quand les gens parlent, ils se parlent à eux-mêmes. Quand on se tait, même un tout petit instant, on peut enfin écouter l'autre, et le comprendre, ou du moins, essayer.

Nous voilà en face d'une bande de lascars qui ne comprennent pas grand chose de ce qui leur arrive, alors ils écoutent, avancent, mais c'est sans grand intérêt. Il faut accepter à un moment, que l'on ne puisse pas tout maîtriser, et que rien ne sert de courir.

lundi

C'est une mer toute sombre, toute noire, noire de l'amour qu'on ne lui a pas donné, noire des reproches qu'on lui a fait, noire des mots qu'on a oublié. C'est une mer qui goutte à goutte ronge les rivages, ne veut plus de ce sale ménage.
Elle voudrait s'en aller, s'évaporer, mais il y a ses bateaux, ses petits bateaux qui doivent naviguer avec elle. Alors elle reste là, pour eux, et doucement, elle s'apaise, elle se calme, on y voit son reflet dans ses grands yeux humides, on entend le doux bruit des vagues qui cassent le silence trop lourd de l'été, on navigue les yeux fermés.
L'écume de cet amour sur lequel elle vient nous porter, et on aperçoit, parfois, l'esquisse d'un sourire au fond de ce visage bleuté.
La vie, c'est comme une petite couche de connerie, qui se dépose lentement sur toi, année après année.
À tel point qu'un beau jour, tu ne vois plus rien d'autre que ton reflet dans ta connerie.
On finira tous aveuglés, par ce pauvre reflet qu'on trouve en face de nous, ce couillon que l'on ose pas regarder et que l'on fuit, même.
C'est un drôle de truc en somme, la vie.

mardi

Il est toujours trop tard pour réaliser, il est toujours trop tard pour freiner. Lorsque l'on garde les yeux fermés.

Tout cassé. C'est plus facile que ce que l'on croit, foncer droit devant, dans le mur. Beaucoup de personnes le font ordinairement sans même le soupçonner. Il faut croire que je voulais le décider, pour une fois, être maître de cette grande mascarade.
Le choc. La fumée. Rien n'a changé. Ou presque. Débilité.
Désormais je baisse les yeux. Oh pas pour ne plus y penser, non. Simplement pour regarder mes petits pieds, et me rappeler que même si ils ne savent pas où aller, ils continuent tout de même, à avancer.

J'ai un problème, mon fils est né.


C'est un petit bateau,
Qui lorsqu'il fait trop beau,
Se met à pleurer pour faire de l'eau,
De l'eau salée, où personne ne peut venir le retrouver.

lundi

Un samedi soir comme les autres.

Je les vois, ces idiots, attablés, tous ensemble. Tous ensemble. Connerie. Chacun est sur son siège, le regard perdu dans le vide, perdu, perdu, parce que trop braqué sur soi.
Personne n'en dira rien, c'est un secret bien gardé, l'ennui. Angoisse d'une génération, horreur d'une jeunesse, miroir de soi-même. 
Alors il faudra s'amuser, tout au moins, faire semblant. Parler de choses sans intérêt, ou s'en aller.
On n'est jamais aussi seul qu'au milieu des autres. Chacun se tait. Lumière, caméra, action. 
Jouons, jouons, aux petits cons. Nous sommes dans un reality show.
Allez hop, en place pour le public, vanschemisesàcarreauxetcasquettes. Tout le monde sourit.
A la différence que personne dans le public ne viendra vous sauver ici bas.
C'est ta vie le show. Un show qui n'a de réel que le nom.
Vous ne direz pas que l'on ne vous a pas prévenu.

mardi

Et les mots tournent, s'enchainent, comme une musique sans fin. Parfois, vive et enthousiaste, souvent, grave. Une petite musique, qui essaye de donner un peu de consistance à ce néant dans lequel ce qui me sert de cervelet baigne. J'en deviens sourd, le volume est bien trop élevé, il me faut l'arrêter, le silence, le silence, le silence, ne serait-ce qu'une minute. La beauté, la béatitude. 
Chapitre suivant.

Le monde est bien plus beau, lorsque l'on ferme les yeux.

Renoncer à la vérité, au convenu, au mensonge, à la subjectivité.
Plonger dans la contingence, au coeur du néant.

mercredi

Peut être trop loin de vous, certainement trop loin de moi, je m'en vais, seul dans la nuit, me perdre pour de bon. Tournez en rond, pauvres fous, tournez en rond. Sans moi à vos côtés.


Je préfère de loin, m'arrêter.
Courir, courir sans relâche après ce petit bonhomme de 7 ans que l'on disait surdoué.
Courir après ce gosse qui s'est perdu dans le regard des autres.
Courir après soi-même.

vendredi

Hamid a 22 ans et il décide d'aller se faire sauter au milieu de ceux qu'il considère comme l'envahisseur.

Je suis né ici sur ce bord de méditérannée. Dans ce paradis ensoleillé. Palestine ! Palestine !
C'est ici que mon père, que mon grand père et tous ceux d'avant sont enterrés.
Dans la chair de ta terre, Palestine !
C'est dans la maison en ruines là-bas au milieu du champ d'oliviers.
C'est là que nous avons chantés, ris, danser, vibrer même.
Comme les cordes de cette guitare manouche : pincer au coeur, cueilli comme des fleurs.
C'est là que nous avons pleuré aussi, pleuré.
Difficile d'expliquer pourquoi on est attaché à un endroit.

Jusqu'à ce qu'une armée débarque chez toi.

Au début, ils ont tirés en l'air : Ca faisait du bruit, c'était gentil.
Et puis après ils ont tué mon père, et puis mon oncle, et puis mon frère.
On fait brûler la maison, détruis jardins et plantations pour y installer leurs colons.
Nous, femmes et enfants déportés jusqu'à ce camp de réfugiés. Sales, froids, ont y été entassés.
Seul au loin, le son de cette guitare tzigane me donné encore la force de résister. La force de respirer.
Mélodie des gens du voyage, musique des déracinés elle m'a fait oublier le mal.

J'avais 10 ans, ca fait 12 ans et me voila maintenant une bombe scotchée sur le bidon,
aspiré dans ce grand syphon. Liberté pour toi Palestine !
Je vais vous faire danser joyeux colons sur le son de mon canon.
Aujourd'hui je suis chef d'orchestre réglant ma note sur celle du temps.
Ce temps gitan sur lequel je virevolte encore...en joyeux papillon. 

J'arrive, j'arrive frissonnant destin.
Tel un coup de symbale ponctuant les violons. Palestine !
Tu me vois descendre de l'autocar au milieu de tous ces regards ?!
Y'a mon coeur, y'a la peur, y'a ce son de guitare...
Anonyme passant je souris à l'enfant et puis au milieu de la rue je te vois belle inconnue :
C'est toi, je t'ai choisi. Vais-je te prendre par la taille et faire danser nos entrailles ?
J'entends d'ici les cris d'effrois déchirer le silence provoqué par ce doigt...

Y'a mon souffle qui s'accélère, manque d'oxygène.
Ton regard qui me fixe. Tu comprends. Ton sac qui tombe, la pomme qui roule.
Tes yeux m'implore. Reculer ? Il est trop tard petite.
Y'a mon doigt qui se crispe.
Puisqu'on ne peut vivre tous les deux : Crèvons ensemble. Palestine !!!!


Le silence. Le silence, le silence. Le silence.


Je m'en vais fuir, fuir cette insomnie, au bout de la nuit.
 En faire quelque chose, peut être pas grand chose, mais quelque chose.

jeudi

Paris, Texas.

Dans un couple, il y a en fait 4 personnes. Il y a Jean et Jeanne, il y a l'image que Jean se fait de Jeanne et l'image que Jeanne se fait de Jean. Jusqu'ici tout va bien.
Les problèmes commencent à partir du moment où ce ne sont plus les images qui se voient, mais les personnes. Au moment où le Néant submerge l'Être.
Un jour, Jean verra Jeanne, Jean verra qu'elle n'est rien de plus qu'une fille d'1m72, pesant 49 kilos, aimant la littérature et les glaces à la pistache. Jean se rendra compte qu'il n'aime en fait, personne, tout juste une boite vide. Que son amour pour elle, ne se résume à rien, sauf à la croyance qu'il en a.
Mais l'être humain ne se suffit pas de croyance, il lui faut plus, il lui faut quelque chose à avoir. 
Jean sera sauvé quand il aura compris que pour aimer Jeanne, il ne faut l'aimer, pour rien.

mercredi

K

Le Capitalisme, c'est confondre les verbes être & avoir.

Gin&Tonic


On pourrait croire qu'au fond de leurs verres, au bout de leurs clopes, ils cherchent à retrouver la vie. En fait, ils la fuient, ils la fuient, à toute vitesse. Vidant les verres de plus en plus vite, à la recherche d'un constant plaisir futile, toujours plus rapide, toujours plus intense. Que l'on est bien sous les paupières tremblotantes d'un adolescent alcoolisé, son cerveau est engourdi. Comment ne pas être bien quand l'on arrive même plus à savoir où l'on est(xiste). Si l'existence précède l'essence, l'alcool annihile l'existence, l'essence de votre vie se résume donc à ce Gin/Tonic, à ces 20 cl au fond de ce verre, en sachant bien que quand vous l'aurez bu, il faudra bien recommencer.
Une génération qui a oublié de faire battre son coeur, pour mieux faire tourner sa tête.

lundi

Il manque quelque chose ce soir, un soupçon de rien, une goutte de néant.
Un peu de légèreté, de beauté.
Un peu de toi, beaucoup de moi.
Tu es un grand gamin, pas à ta place sûrement, un grand gamin qui refuse de grandir parce qu'on lui a demandé de justement le faire.
Un grand gamin perdu, perdu au bout de la nuit, perdu.
"Pas la peine d'en rajouter."

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