jeudi



     Ce que Vian dépeint cruellement dans l'Écume des jours, c'est ce lent processus, de destruction, de gangrène, inéluctable de chute. La lenteur cruelle de la décrépitude de notre insouciance, de l'insouciance que procure l'amour, l'argent. Il dresse d'une manière terriblement simple, et vrai à la fois, une lente chronologie où le bonheur de quelques personnes se trouve, sans raison, et sans aucune justification, réduit à néant par un nénuphar.
L'Écume, c'est ce qu'il reste, une fois que la vague a cassé. L'Écume, c'est le contenu difforme qui flotte à la surface, c'est ce qu'il reste de nous, une fois que la vie a simplement repris son cours et que les jours reprennent leur enchaînement.
Vian nous montre que le principe de gravité de Newton ne s'applique pas qu'à la physique ; tout corps qui monte, tombe.
Nous sommes des pommes lâchées dans le vide, à ceci près que l'on peut parfois, toucher le sol, sans exploser.

mardi



« Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Que tu frappes à la porte
Et tu me dirais c'est moi
Devine ce que j'apporte
Et tu m'apporterais toi.

C'est dimanche il est 8 heures
Et je ne veux pas sortir
Et je m'ennuie à mourir
Alors je t'écris mon ange
Une chanson du dimanche
Une chanson pas très drôle
Mais on y ajoutera
Mardi soir un grand couplet
Viens dormir sur mon épaule
Et on ne dormira pas.»




B.V

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