jeudi



     Ce que Vian dépeint cruellement dans l'Écume des jours, c'est ce lent processus, de destruction, de gangrène, inéluctable de chute. La lenteur cruelle de la décrépitude de notre insouciance, de l'insouciance que procure l'amour, l'argent. Il dresse d'une manière terriblement simple, et vrai à la fois, une lente chronologie où le bonheur de quelques personnes se trouve, sans raison, et sans aucune justification, réduit à néant par un nénuphar.
L'Écume, c'est ce qu'il reste, une fois que la vague a cassé. L'Écume, c'est le contenu difforme qui flotte à la surface, c'est ce qu'il reste de nous, une fois que la vie a simplement repris son cours et que les jours reprennent leur enchaînement.
Vian nous montre que le principe de gravité de Newton ne s'applique pas qu'à la physique ; tout corps qui monte, tombe.
Nous sommes des pommes lâchées dans le vide, à ceci près que l'on peut parfois, toucher le sol, sans exploser.

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