lundi

Un samedi soir comme les autres.

Je les vois, ces idiots, attablés, tous ensemble. Tous ensemble. Connerie. Chacun est sur son siège, le regard perdu dans le vide, perdu, perdu, parce que trop braqué sur soi.
Personne n'en dira rien, c'est un secret bien gardé, l'ennui. Angoisse d'une génération, horreur d'une jeunesse, miroir de soi-même. 
Alors il faudra s'amuser, tout au moins, faire semblant. Parler de choses sans intérêt, ou s'en aller.
On n'est jamais aussi seul qu'au milieu des autres. Chacun se tait. Lumière, caméra, action. 
Jouons, jouons, aux petits cons. Nous sommes dans un reality show.
Allez hop, en place pour le public, vanschemisesàcarreauxetcasquettes. Tout le monde sourit.
A la différence que personne dans le public ne viendra vous sauver ici bas.
C'est ta vie le show. Un show qui n'a de réel que le nom.
Vous ne direz pas que l'on ne vous a pas prévenu.

mardi

Et les mots tournent, s'enchainent, comme une musique sans fin. Parfois, vive et enthousiaste, souvent, grave. Une petite musique, qui essaye de donner un peu de consistance à ce néant dans lequel ce qui me sert de cervelet baigne. J'en deviens sourd, le volume est bien trop élevé, il me faut l'arrêter, le silence, le silence, le silence, ne serait-ce qu'une minute. La beauté, la béatitude. 
Chapitre suivant.

Le monde est bien plus beau, lorsque l'on ferme les yeux.

Renoncer à la vérité, au convenu, au mensonge, à la subjectivité.
Plonger dans la contingence, au coeur du néant.

mercredi

Peut être trop loin de vous, certainement trop loin de moi, je m'en vais, seul dans la nuit, me perdre pour de bon. Tournez en rond, pauvres fous, tournez en rond. Sans moi à vos côtés.


Je préfère de loin, m'arrêter.
Courir, courir sans relâche après ce petit bonhomme de 7 ans que l'on disait surdoué.
Courir après ce gosse qui s'est perdu dans le regard des autres.
Courir après soi-même.

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